La naissance est un acte sonore, une action qui engendre le bruit : chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie.

> Naissance

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On ne renie pas son enfance ; on l'enfouit au fond de son coeur, et l'ombre portée, l'ombre magique devient un symbole.

> Enfance


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Life is like Tango ... sad, sensual, sexy, violent and quiet.

"Et 1, 2, 3, 4 et 1, 2, 3, 4 ...."

D'une démarche soupple, Cheyenne enchaînait les pas, ses cheveux virevoltants au son de la musique de Tchaïkovsky qui s'élevait des hauts parleurs rouillés et résonnait dans une petite école de danse de Séville .


"Et 1, 2, 3, 4 et 1, 2, 3, 4 ...."

Légère et libre, voilà comment elle se sentait quand son corps vibrait, elle volait tel un oiseau grâcieux au rythme d'une valse mélancolique qui était celle de sa vie. Son apparence extérieure, ses yeux froids perdus dans le vide de ses pensées, son air souvent triste et vague, rien ne laissait réellement présager cette rage - cette soif de vivre qui l'assaillissait au quotidien. La société de consommation ? Futile ! Tous ces appareils ? Futiles ! Ces commérages ? Futiles ! Elle rêvait d'aventures, les vraies, celles qui emplissent d'adrénaline.


"Et 1, 2, 3, 4 et 1, 2, 3, 4 et 5 et 6 et 7 et 8 ..."

La musique s'accéléra et elle suivit le mouvement. Petit à petit, elle enchaîna sur un tango violent et sensuel avec, pour cavaliers, les ombres de son passé si loin déjà . Chaque torsion, chaque caresse, chaque infime frémissement de sa peau était une déception, un échec, un désir fugitif et passager qui laissait bien vite place à des émotions pures et violentes. Finalement, elle s'étendit sur le sol et le morceau cessa. Les cavaliers s'étaient évaporés depuis bien longtemps dans les méandres de son imagination. Le bal était terminé, elle avait perdu et se retrouvait dans sa monotone solitude, reprenant pied à la triste réalité.


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Le coeur a ses raisons que la raison ignore .

"Tu ne l'aimes pas ? Mais ... Il est parfait ...."

Cheyenne soupira devant l'empressement de ses soi disant AMIES. Elle n'ignorait pas que ces dernières mourraient d'envie de lui prendre son fiancé et que dès qu'elle tournait le dos ces rapaces se jetait sur lui, le couvait de compliment et de regard pleins de sous entendus. Pourtant, le coeur du jeune italien était dévoué à la seule fille qui ne l'aimait pas. Et bien qu'elle ait accepté de l'épouser, ce n'était qu'en raison de sa situation et pour conforter ses parents. Certes, il avait tout pour lui et pour contenter une femme normale, il offrait une stabilité dans la vie et le couple, un confort enviable, une gentillesse et une patience à tout épreuve et un physique plus qu'apréciable, mais c'était sa perfection qui dérangeait Cheyenne. Il était parfait, mais pas pour elle, peu importait ce que les autres en pensait. Mais elle ne désespérait pas d'un jour ressentir ce sentiment si fort qu'on appelle l'amour.


"Nous n'avons pas les mêmes attentes envers notre vie et notre future. Il a bientôt 30 ans, je n'en ai que 24, et bien que cette différence soit peu notable, il voudra des enfants avant moi, nous sommes fiancés mais ensuite ? Le mariage ? Non . Je ne suis définitivement pas prête."

Ce fut au tour de ses confidentes de soupirer. Elles ne la comprendraient jamais, elles qui rêvaient d'une vie normale avec un bon mari, trois gosses et un chien, le tout dans une ravissante petite maison dans la banlieu. Mais était-ce sa faute si elle aspirait à plus que cela ? Oui, Adrian n'était pas pour elle. Elle avait été égoiste de se laisser courtiser, d'avoir accepté sa demande en fiançailles. Il aurait fait le bonheur d'une autre femme si seulement elle avait eu le courage de se débiner. Mais non, mademoiselle avait peur de finir seule, il était un sauf conduit vers un avenir sûr et bien rangé. Un avenir qu'elle n'était même pas sure de désirer, au plus profond de son âme.


"Je suis fatiguée de ces conneries. Je dois me rendre à l'opéra, le spectacle est dans seulement deux heures et je n'ai même pas pris le temps de m'échauffer."

Elle se leva en s'étirant, appréhendant comme avant chaque représentation publique. Que se passerait il si elle oubliait un pas ? Si elle tombait et se cassait la cheville devant les centaines de spectateurs présent ? Sa carrière serait foutue. Jugée inapte, on la renverrait et elle serait tout juste bonne à animer la foire au cochon, réjouissant programme en sorte. Prenant sur elle pour ne pas trembler, elle sortit de la pièce et respira à grand coup pour calmer les battements de son coeur effrayé.

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L'amour est un poison qui n'épargne personne; au début c'est bon mais dès qu ça atteint le coeur, ça fait mal.

"Ne l'épouse pas."

Le garçon en face d'elle la considérait, presque suppliant. Ses yeux reflétaient la souffrance qui avait ensuivit cette révélation, et il tremblait légèrement des doigts. Si elle n'était pas si en colère contre lui, Cheyenne l'aurait trouvé attendrissant. Hors, la jeune femme était complétement hors d'elle. Il n'avait aucun droit AUCUN DROIT de lui demander cela, pas après toutes ces années où elle avait attendu qu'il l'aime en retour. Bouillonnante, elle s'écria.

"Et c'est maintenant que tu me dis ça ? Après que j'ai tant espéré, qu'un jour monsieur daigne me déclarer sa flamme ? Tu as laissé passé ta chance il y a des années de cela ! Et ce n'est pas faute de t'en avoir laissées, tu as eu tellement de fois l'occasion de me dire ces trois petits mots, Antonio, JE T'AIME ! Voilà, même aujourd'hui tu détournes les yeux. Tu es incapable de m'aimer comme j'ai envie d'être aimée. "

En larmes, elle stoppa son discours et essuya une larme discrète sur sa joue à peine bronzée par le soleil d'Espagne.

"Je ... Je l'admet je suis un lâche ."

"Et c'est par lâcheté que tu as fréquenté toutes ces femmes, Antonio, alors que je t'attendais et que j'étais toute à toi ? Je t'ai donné ma première fois, résultat, tu m'as oublié le lendemain pour passer à d'autres femmes plus appétissantes que moi !"

Il posa ses deux mains sur les frèles épaules de Cheyenne, plongeant ses yeux verts et larmoyants dans ceux de la jeune espagnole. Elle eut du mal à soutenir ce regard, mais le tint tout de même fermement, par fierté. Cependant, elle ne se rebiffa pas quand il pencha sa tête vers elle et l'embrassa. Au contraire, on peut dire qu'elle se laissa complétement aller contre ce corps qu'elle avait tant désiré. Puis, se reprenant elle le repoussa loin. Loin de sa vie et loin de son coeur.

Blessé, il ferma les yeux, puis les rouvrit avec un air résigné. Cet air qu'elle n'avait jamais aimé voir sur son visage si fier. Elle voulait qu'il se batte, mais il n'en ferait rien, il se plierait à son choix. Parce qu'il croyait qu'elle faisait ça par amour pour Adrian. Il avait tout faux, bien sûr, mais cela ne serait pas la première fois qu'il se trompait.

"Yennie, je t'aime et je ne veux que ton bonheur. Tu vois, je te l'ai dis, mais trop tard. Je n'ai aucun droit sur ton coeur, j'en suis désolé. Sâches que je serai toujours là pour toi, comme quand on était petit et que ta mère oubliait de te nourir, je ne t'ai jamais abandonné, tu te souviens ? "

Ce fut au tour de Cheyenne d'étouffer un sanglot. Elle alla se réfugier dans les bras puissants de celui qui avait été son meilleur ami, autrefois .

"J'aurais tant aimé .... "

Au contraire de ce que l'on aurait pu penser, l'enfance de Cheyenne n'avait pas été malheureusement, seulement comme dans beaucoup de couples ses parents avaient du faire face à des affaires très difficile qui avaient plongé sa maman dans une dépression nerveuse. Mais ils étaient restés soudés malgré toutes les épreuves, et leur fille les prennait comme exemple.


"Antonio, je pars, nous allons faire le tour du monde avec Adrian. De toute façon, plus rien ne me retient ici. Ils m'ont viré de l'opéra parce que je n'étais pas assez focalisée sur les mouvements à suivre, ma vie est finie .... Je n'ai jamais su que danser, Tonio, c'est ma vie qui est finit avec ma carrière .... "

Il ne répondit rien , il n'y avait rien à dire de toute façon .

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"Maman j'ai faim. Maman j'ai soif. Maman pourquoi tu ne me réponds jamais ? "

La petite fille aux cheveux châtains implorait sa mère de lui répondre. Mais cette dernière l'ignorait et fixait un point derrière elle, comme si elle était invisible. Bouleversée, la fillette tira la robe de sa génitrice mais cette dernière la dégagea d'une petite claque sèche sur la main, et continua à observer le mur d'en face, les yeux vides de toute émotion. Elle n'était plus dans cette dimension depuis un an. Cheyenne n'avait pas l'impression d'exister en sa présence. Elle était seule avec un légume qui tentait de faire les gestes des humains du quotidien, mais qui bien souvent allait se coucher sur son lit.

"Maman, dis moi que j'existe, dis moi que tu m'aimes, maman ..."

Cheyenne se réveilla en sursaut, le front en sueur. Jetant un coup d'oeil autour d'elle, elle s'apperçu qu'elle se trouvait toujours dans la spacieuse chambre d'hotel que Adrian avait pris à Paris . Il était torse nu à ses côtés, son dos musclé ressortant de la couette qui cachait à peine le bas du dos. Elle sourit affectueusement. Il était magnifique, et bien qu'elle ne l'aimait pas d'amour, elle ne savait ce qu'elle aurait fait sans lui à ses côtés. Il ouvrit les yeux en s'appercevant qu'elle était éveillée. Il lui dit dans un français parfait :

"Bien dormi ma belle ? "

Elle rit et choisit bien ses mots pour répondre avec son accent espagnole à couper au couteau.

"Oui mon amourrr, je t'aimé. "

Un petit air moqueur sur son visage, il lui caressa la joue et dit :

"C'est bien, tu fais des progrès. Et demain nous partons pour l'Australie, j'espère que tu as révisé ton anglais ! "

"Yes sir !"

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Un voyage en avion : quelques heures d'ennui coupées de quelques minutes de trouille intense.

Elle se cramponnait au siège, un air apeuré sur son joli visage. Lui, au contraire paraissait très calme, il faut dire qu'il était habitué. Mais elle avait peur en avion, et quoi qu'on en dise elle était persuadée qu'ils allaient s'écraser.

"Adrian, répètes moi, on a une chance sur combien de mourir dans un avions ?"

Il éclata de son rire chaud, légèrement moqueur :

"Environs 7 chances sur 100 millions"

Elle n'osa pas formuler la question " Il y a eu combien de vol et combien de crash pour le moment ?" tant il la trouverait futile. Pour lui, ça allait de soi : en bon médecin qu'il était. Tout s'expliquait, se démontrait par des formules mathématiques savamment mis en place par des scientifiques qui croyait pouvoir contrôler le monde avec des chiffres , des chiffres, et encore des chiffres.

underco. > Le crash .

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Et même si tu peux t'envoler ailleurs En avion de fer et de sueur Il n'y a pas de machine Il n'y a pas de formule Au bonheur.

> Après le crash